1 mai 2009

Jeu de miroir au parloir - E.S.

Face à face sensible au parloir et baisers volés à la vitre collés. Troublant face-à-face, le temps de vider un sablier. A la pointe d'un doigt, dessiner sur l'espace imaginaire, le dessin si fin de ta bouche en forme de mangue. Tu es le fruit exotique de mon cœur. Le tic-tac effrayant de la montre enfin suspendu, mon désir de toi cavale en liberté tel un mustang fou dans ce drôle d'endroit, claustrophobe et clinique. Ta présence est mon unique lasso, ma cow-girl des grands espaces. L'infernale rencontre possède néanmoins un caractère magique. Je fais le plein de tes bleus frissons. De la plante de tes pieds à la racine de tes cheveux, sur la harpe des extases infinies, je musique le grain d'or de ta peau. Et la grande banquise du vide, dans l'instant, fond sous nos langues mêlées qui tourbillonnent un chant d'amour sacré. Oui, tout bon c'est tout bon, tout miel c'est tout miel, ce clavier bien tempéré de tes doigts inspirés sur mes zones d'ombre que tu allumes, de l'éternité dans l'étreinte. Quand je te vois, des feux de Bengale dans les yeux, l'espoir danse une heureuse valse lente avec mon désespoir. Il fait beau sur ma peau. Au sortir du jeu de miroir au parloir et de ta philosophie dans le boudoir, suis comme le poète amoureux du soleil noir.