9 mai 2009

Tic-tac boum - E.S.

Le tic-tac boum boum bat la mesure d’une folle cadence
Les ailes du temps sont rognées et le cœur musique bizarre
Un œil dans le rétro et l’autre sur le mégot
La vie c’est que dalle surtout sous la dalle
Tavernier un verre de jus de soleil sans faux col pliz
Dire alors cette nuit les rivières vermeilles du sang
Quand dans les veines la quête d’intensité bouillonne
Dire ces instants suspendus dans les jardins des merveilles
Quand le corps est en lévitation et que les sens sont en fête
La vie c’est un collier de secondes au cou du néant
Le « je t’aime » est un vrai trompe-la-mort
Remember le comique embrasse le tragique
Le tic-tac boum boum oscille comme un pendule
De l’angoisse au vertige il se balance
Par la fenêtre la vue donne sur un tapis de feuilles
Automne quelque part sur la terre
A la criée et mal inspiré le faiseur de mauve
En vend à pas cher les couleurs fauves
Spectacle éphémère au goût de déjà vu
Nez rouge au nez de l’enfance
Souviens-toi le cirque était que de passage
Son chapiteau subito s’est écroulé
Emportant avec lui le temps de l’innocence
Pas loin dans la marge de la page blanche
Assis sur une virgule exsangue oubliée là par hasard
Deux clowns blancs aux maquillages criards dégoulinants
Sèchent les larmes de la lune noire
Le tic-tac boum boum est un chant sorcier
Rythmes vaudous à la vie à la mort
Feuille d’or psychotrope sous la langue
Embarqué à bord d’un bad trip
Le gavroche a perdu et le son et le sens
Un sourire moqueur se lit sur son visage
La neige saigne sous ses pas
Le cri de peur panique déchire
Histoire sans parole et sans boussole
Racontée par un poète du silence
C’était l’enfer une saison malade
Avec un grand vide pour tout décor
Et des tonnes de tendresse
Dans la caresse enfermées à tout jamais
Le tic-tac boum boum danse à la diable
Un flamenco en rouge et noir
Une valse lente du désir
L’époque des champs magnétiques aphrodisiaques
De la fusion des corps brûlants
Il faisait miel dans le ciel
C’était la ronde des œillades frangines et câlines
Avant le grand déluge
Et ses quarante jours de pluie de larmes
Après sauve qui peut la vie
Le tic-tac boum boum finit toujours à la ferraille