à tire-d'aile monter en chandelle
vers un ailleurs jardin d'Éden
avec deux L mettre à la voile
à tribord ou à bâbord
cap sur les gais tropiques
et sur la langue brûlée
écrire mustang
le goût melon de l'extase
écrire en vers libre
à la vitesse de la foudre
avant le grand voillage
le tourbillon de poussière
dans le sillage du desperado
écrire plume d'ange
échappé du labyrinthe
dans la neige vierge
le haïku du baiser volé
écrire il était une fois
dans l'ouest de la cow-girl
et les mots soulographes
embrasser la belle
à la mèche rebelle
sans boussole ni auréole
quitter le pays ennuyeux
pour un autre merveilleux
dit aussi de Cocagne
c'est une invitation au voyage
contemporaine et fumeuse de kif
Baudelaire enfin sorti du lupanar
c'est un billet pour Cythère
poumons en montgolfière
sous les pieds grain de poussière
la terre est un parc d'attraction
et dans la nuit d'encre noire
rêve fou du noctambule affreux
au nimbe diaphane de la lune
le soleil lance une œillade câline
là-bas dans la cité polluée
où serpente un air jaune vicié
une aérienne ballerine
dans les yeux de son amant
danse l'oiseau de feu
zone érogène interdite
traversant le « pot au rose »
Ulysse marin sans boussole
la caresse comme unique gouvernail
électrochoc des dessous chics
Pendu à sa bouche cerise
tchin-tchin et poisson d'or
je langue la mousse champagne
de la belle en dentelle
je lèvre ce verre d'éternité