20 septembre 2011

Chronique de l'homme électrique

Le point mort et les virgules en moustaches


Ce matin, ensommeillé, ouvrant ma boite mail, plutôt mécanique le clic de souris, les volets des yeux mi-clos, pour y filtrer, en caresse, la lumière blanche du jour, réveil en sourdine, l'écran du computer, ce miroir au néon, allumé rose fluo, et dedans, flottant en ombre chinoise, un paysage de visage un peu flou, because quarantaine rugissante et tic-tac macabre de la montre, (à chaque seconde le temps nous grignote), on me propose, dans un courrier, de facture marchande, reçu pour la énième fois,( putain les casse-bonbons), de rallonger substantiellement mon pénis ( bien évident que je mesure mal l'intérêt d'un tel tour de passe-passe, surtout que cette mienne colonne de chair, en pleine activité érectile, l'écluse du sang ouverte dans le grand serpent de la veine bleue qui l'alimente, la boussole affolée dans la pink zone, possède un taux de pénétration record, telle une pirogue entrant dans la mangrove, fendant et ridant la surface de l'eau, mort de rire), alors queue, disais-je, cet appendice, d'humeur variable, qui, tantôt pendouille comme une andouille, tantôt se prend pour une fusée en partance pour les fesses de la lune, alors oui quoi, cet os à moelle, trophée de Dionysos, à quoi bon l'allonger et le rouler à l'infini, sous l'effet miracle de je ne sais quelle opération du saint-esprit, fomentée dans un enfer de luxure, le mystère de cette épineuse question reste entier, et renversé, le point d' interrogation est un nœud coulant au-dessus de la tête du condamné à vie, que sais-je, mon latin pas catholique j'en perds, revenons à nos moutons, pas encore tous tondus, et c'est heureux, et cherchons le beau sens, dans le vortex de la page blanche, le deal que bibi, votre serviteur mouton noir, leur propose en réponse, à tous ces ratatinés du bulbe, en échange, un phallus à la King-Kong sinon rien, ouiiiiii, ou tout ou rien, et pour ce qui est de la séance de musculation de mon obélisque de Louxor, m'est avis que ce n'est ni à l'ordre du jour, encore moins au menu de la nuit écarlate, et que les plaisirs solitaires et les secousses sismiques du corps abandonné, tout ça peut attendre sous l'orme, chien à l'arrêt, car dans l'instant, ai plus, impériale et impérative, l'envie, tripe à l'air, cela va sans dire, d'effeuiller, à la folie, fleur d'encre, le chrysanthème de ce chagrin tout noir qui éclipse mon soleil intérieur, usant ici, à la ligne, entre le zig et le zag, pas l'ombre d'un doute, d'une phrase haletante déroulée comme un soufflet de bandonéon, afin d'exprimer au plus près de la peau, la menace d'asphyxie générale qui pèse comme une enclume sur les poumons, et abusant là, du tempo boum-boum afin de peindre, allegro furioso, le naufrage complet, avec toutefois le secret espoir de sauver du fiasco, les dernières notes de piano, nuit rouge et brouillard pas si blanc, affirmatif la station, le cri lui est vital, poussé dans un désert humain, par un inadapté céleste, un peau-rouge genre visage pâle, le système nerveux foudroyé par un électrisme d'outre-tombe, grise est la crise, rideau baissé, fin de spectacle, c'est de la redite obsessionnelle, des nausées de dégoût plein le cartable, parole de saurien sorti d'une bouche d'égout, l'époque est critique, en vitrine et en dessous chics, il y a la honte carnivore, décatie la garce, la bouche plus en cul qu'en coeur, dessinée par un rouge baiser criard couleur de sang, une roulure matée par des quidams en état de choc, sperme et javel à tous les étages, beaucoup de piétons croisés ont le regard fuyant, profil bas, époque opaque, à la une, en caractères gras, avec gros titre tape-à-l'oeil, la mort est pornographique, et dans les journaux baveux aux stratégies marketing, on raconte qu'un chien perdu sans collier a écrasé un 38 tonnes, roulez jeunesse, roulez vieillesse, bonjour les dégâts, bruit et fureur dans la ville, attention départ, c'est reparti pour un tour de manège désenchanté, à contresens et à contrevie, avec yo-yo et pompon, c'est aussi l'heure des médicaments, dis, dessine moi un arbre, cocotte en papier, tandis que quelque part sur cette patate de planète qui tourne comme une toupie, en Afrique du Sud, pour citer un exemple aussi absurde que barbare, parmi tous les champs du possible de cette vie impossible, là-bas donc, pan pan, des braconniers sans état d'âme, agités par la fièvre de l'or, scient à vif la corne d'un rhinocéros, obscène goujaterie de l'homme, animal on est mal, sans ce gouvernail,(vrai il en reste plus bézef de ces mastodontes de viande gracieux un peu myopes et les enfants du futur, la couenne de ces fascinants mammifères herbivores, ne l'a verront plus qu'en images, c'est foutu de chez foutu),c'est assez, de n'y comprendre rien, avec, dans la poche, le pain de la tendresse, en pensant à ce pote connu jadis, synthétiquement à l'ouest, qui est resté bien kéblo, singe de labo, après avoir consommé une merde de pilule, perché qu'il était sur la plus haute cime d'un trip dément, cherchant à fuir désespérément, il voulait plus redescendre, le corps en stand-by, il a fui l'esprit de pesanteur, il flottait comme un nénuphar, dans les limbes, il disait que là-haut, léger léger, il jouait à saute-moutons avec les nuages et qu'en bas, c'était mort, que le genre humain, minus grave, c'était auto-digérer, face à l'immensité du néant, à la recherche d'une bouffée d'oxygène, ai donc décidé de me foutre souverainement de la cacophonie ambiante, du mouvement de la masse bêlante, de la rumeur grondante, d'orienter mon regard ailleurs, loin de ce panache de fumée couleur de soufre qui, dans le lointain, s'échappe en forme de barbe à papa de la cheminée d'une usine, de stopper net la marche militaire du temps qui piétine tout sur son passage, de me débrancher, et de couper à travers champs, de m'accorder une île de rêve, porque te vas, merci la Jeanette, le point final, c'est pour bientôt, et quant aux arbres rencontrés sur la route bleue, tenus dans mes bras, sur les troncs desquels, je dépose des bisous ailés, vous le chante rossignol, avec dans la voix, des cavatines serpentines de couleur violine, aux heures d'adrénaline, ils sont des promesse d'éternité, point barre.


Écriture Silex